La nouvelle orthographe, parlons-en
!
vingt-et-un deux-cents trente-et-unième
un compte-goutte, des compte-gouttes un après-midi, des
après-midis évènement règlementaire
je cèderais
ils règleraient
cout
entrainer, nous entrainons paraitre, il parait
j’amoncèle
amoncèlement
tu époussèteras
des matchs
des miss
révolver
contrappel
entretemps tictac weekend agroalimentaire
portemonnaie corole frisoter, frisotis
aigüe
ambigüe
argüer
elle s’est laissé
séduire je les
ai laissé partir
Au cours des siècles, la langue française a largement évolué, et son orthographe a fait l’objet de
plusieurs réformes.
Aujourd’hui, l’orthographe du français connait une nouvelle évolution. En effet, les instances francophones compétentes, parmi lesquelles l’Académie française, ont proposé un nombre
modéré de rectifications orthographiques. L’emploi de la « nouvelle orthographe » n’est pas imposé, mais il est
recommandé. Ces rectifications, qui touchent environ deux-mille mots, ont pour but d’unifier la graphie de certains mots, de
supprimer certaines incohérences, de clarifier des situations confuses, pour contribuer ainsi au renforcement, à l’illustration et au rayonnement de la langue française à travers le monde. Dans
l’enseignement et dans la correction comme ailleurs, aucune des deux graphies – ni l’ancienne ni la nouvelle – ne peut être tenue pour fautive.
10 nouvelles règles
pour vous simplifier l’orthographe
1)Les numéraux composés sont systématiquement reliés par des traits d’union.
ancienne orthographe
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nouvelle orthographe
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vingt et un
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vingt-et-un
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deux cents
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deux-cents
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trente et unième
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trente-et-unième
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Observation On distingue
désormais soixante et un tiers (60 + 1/3) de soixante-et-un tiers (61/3). n Cette nouvelle règle supprime de nombreuses
difficultés et évite des pratiques jusque-là largement aléatoires.
2) Dans les noms composés (avec trait d’union) du type pèse-lettre (verbe + nom) ou sans-abri
(préposition + nom), le second élément prend la marque du pluriel
seulement et toujours lorsque le mot est au pluriel.
ancienne orthographe
|
nouvelle orthographe
|
un compte-gouttes, des compte-gouttes
|
un compte-goutte, des compte-gouttes
|
un après-midi, des après-midi
|
un après-midi, des après-midis
|
Observations Restent
invariables les mots comme prie-Dieu (à cause de la majuscule) ou trompe-la-mort (à cause de l’article). On écrit des
garde-pêches qu’il s’agisse d’hommes ou de choses. n Cette régularisation du pluriel aboutit à
une règle simple et unique et supprime des incohérences (pourquoi, en ancienne orthographe, un cure-dent mais
un cure-ongles ?).
3)
On emploie l’accent grave (plutôt que l’accent aigu) dans un certain nombre de mots (pour régulariser leur orthographe), au futur
et au conditionnel des verbes qui se conjuguent sur le modèle de céder et dans les formes du type puissè-je.
ancienne orthographe
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nouvelle orthographe
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événement
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évènement
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réglementaire
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règlementaire
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je céderai
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je cèderai
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ils régleraient
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ils règleraient
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Observation Devant une syllabe
muette, on écrit donc toujours è, sauf dans les préfixes dé- et pré-, les é- initiaux ainsi que médecin et médecine. n La règle de base est généralisée :
évènement ressemble désormais à avènement
; règlementaire s’écrit comme règlement.
4)L’accent circonflexe disparait sur i et u.
On le maintient néanmoins dans les terminaisons verbales du passé simple, du subjonctif et dans cinq cas d’ambigüité.
ancienne orthographe
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nouvelle orthographe
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coût
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cout
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entraîner, nous entraînons
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entrainer, nous entrainons
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paraître, il paraît
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paraitre, il parait
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Observation Les mots où le
circonflexe est conservé parce qu’il apporte une distinction de sens utile sont : les adjectifs masculins singuliers dû, mûr et sûr, jeûne(s) et les formes de croitre qui, sans accent, se confondraient avec celles de croire (je croîs, tu croîs, etc.). n Sur i et u, l’accent circonflexe ne joue aucun rôle
phonétique ; il est l’une des principales causes d’erreurs et son emploi, aléatoire, ne peut être justifié par l’étymologie.
5) Les verbes en -eler ou
-eter se conjuguent sur le modèle de peler ou de acheter. Les dérivés en -ment suivent les verbes correspondants. Font exception à cette règle appeler, jeter et leurs composés (y compris
interpeler).
ancienne orthographe
|
nouvelle orthographe
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j’amoncelle
|
j’amoncèle
|
amoncellement
|
amoncèlement
|
tu époussetteras
|
tu époussèteras
|
Avec cette nouvelle règle, il n’y a plus lieu de mémoriser de longues listes de verbes, dont la conjugaison variait parfois même d’un
dictionnaire à l’autre.
6) Les mots empruntés forment leur pluriel de la même manière que les mots français et sont accentués conformément aux règles qui
s’appliquent aux mots français.
ancienne orthographe
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nouvelle orthographe
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des matches
|
des matchs
|
des misses
|
des miss
|
revolver
|
révolver
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Le pluriel régulier, déjà familier à la plupart des francophones, renforce l’intégration des mots empruntés ; l’ajout d’accent permet d’éviter
des prononciations hésitantes.
7)La soudure s’impose dans un certain nombre de mots, en particulier :
— dans les mots composés decontr(e)- et entr(e)-
— dans les mots composés de extra-, infra-, intra-, ultra- ;
— dans les mots composés avec des éléments « savants » (hydro-, socio-, etc.) ;
— dans les onomatopées et dans les mots d’origine étrangère.
ancienne orthographe
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nouvelle orthographe
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contre-appel, entre-temps
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contrappel, entretemps
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extra-terrestre
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extraterrestre
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tic-tac, week-end
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tictac, weekend
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porte-monnaie
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portemonnaie
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La soudure est étendue ; au-delà des cas cités dans cette règle, les auteurs de dictionnaires sont invités à privilégier la graphie
soudée.
8)Les mots anciennement en -olle et les verbes anciennement
en -otter s’écrivent avec une consonne simple. Les dérivés du verbe ont aussi une consonne simple. Font exception à cette règle colle, folle, molle et les mots de la même famille
qu’un nom en -otte (comme botter, de botte).
ancienne orthographe
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nouvelle orthographe
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corolle
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corole
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frisotter, frisottis
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frisoter, frisotis
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Là encore, il s’agit de supprimer des incohérences :
ancienne orthographe
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nouvelle orthographe
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elle s’est laissée maigrir
|
elle s’est laissé maigrir
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je les ai laissés partir
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je les ai laissé partir
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Quelques anomalies sont supprimées.
absout ,
absoute (participe passé)
appâts (nom masculin
pluriel)
assoir ,
messoir , rassoir , sursoir
bizut
bonhommie
boursoufflement ,
boursouffler , boursoufflure
cahutte
charriot ,
charriotage , charrioter
chaussetrappe
combattif ,
combattive , combattivité
cuisseau (dans tous les
cas)
déciller
dentelier
dissout ,
dissoute (participe passé)
douçâtre
embattre
exéma ,
exémateux , exémateuse
guilde
imbécilité
innommé ,
innommée
interpeler (j’interpelle , nous interpelons , etc.)
levreau
lunetier
nénufar
ognon ,
ognonade , ognonière
pagaille
persifflage ,
persiffler , persiffleur ,
persiffleuse
ponch (dans le sens de
« boisson »)
prudhommal ,
prudhommale , prudhommie
prunelier
relai
saccarine (et ses
nombreux dérivés)
sconse
sorgo
sottie
tocade ,
tocante , tocard , tocarde
ventail
On munit d’accent quelques mots où il avait été omis, ou dont la prononciation a changé :
asséner,
papèterie, québécois, etc.
On écrit en
-iller les mots
anciennement en -illier où le i qui suit
la consonne ne s’entend pas, à l’exception des noms d’arbres (comme groseillier) : joailler, serpillère, etc.
Enfin, en cas de concurrence dans l’usage, on privilégie la forme la plus francisée (
leadeur plutôt que
leader), la graphie sans circonflexe (allo plutôt que allô), le pluriel régulier, etc. Cette
recommandation concerne surtout les auteurs de dictionnaires et est particulièrement valable pour la création de mots.
En résumé…
Rappel des principales règles
Les numéraux composés sont systématiquement reliés par des traits d’union. Ex. : vingt-et-un,
deux-cents, trente-et-unième
Dans les noms composés du type
pèse-lettre (verbe + nom) ou sans-abri
(préposition + nom), le second élément prend la marque du pluriel seulement et toujours lorsque le mot est au pluriel. Ex. : un compte-goutte, des compte-gouttes ; un après-midi, des
après-midis
On emploie l’accent grave (plutôt que l’accent aigu) dans un certain nombre de mots (pour régulariser
leur orthographe), et au futur et au conditionnel des verbes qui se conjuguent sur le modèle de
céder. Ex. : évènement, règlementaire, je cèderai, ils règleraient
L’accent circonflexe disparait sur
i et u. On le maintient néanmoins dans
les terminaisons verbales du passé simple, du subjonctif et dans cinq cas d’ambigüité. Ex. : cout ; entrainer, nous entrainons ; paraitre, il parait
Les verbes en
-eler ou -eter se conjuguent sur le modèle
de peler ou de acheter. Les dérivés en
-ment suivent les verbes correspondants. Font exception à cette règle appeler, jeter et leurs composés (y compris
interpeler). Ex. : j’amoncèle, amoncèlement, tu époussèteras
Les mots empruntés forment leur pluriel de la même manière que les mots français et sont accentués
conformément aux règles qui s’appliquent aux mots français. Ex. : des matchs, des miss, révolver
La soudure s’impose dans un certain nombre de mots, en particulier dans les mots composés de
contr(e)- et entr(e)-, dans les mots composés
de extra-, infra-, intra-, ultra-, dans les mots composés avec des éléments
« savants » et dans les onomatopées et dans les mots d’origine étrangère. Ex. : contrappel, entretemps, extraterrestre, tictac, weekend, portemonnaie
Les mots anciennement en
-olle et les verbes anciennement en -otter
s’écrivent avec une consonne simple. Les dérivés du verbe ont aussi une consonne simple. Font exception à cette règle colle, folle, molle et les mots de la même famille qu’un nom en -otte
(comme botter, de botte). Ex. : corole ;
frisoter, frisotis
Le tréma est déplacé sur la lettre
u prononcée dans les suites -güe- et
-güi-, et est ajouté dans quelques mots. Ex. : aigüe, ambigüe ; ambigüité ; argüer
Enfin, certaines anomalies sont supprimées. Ex. : asséner, assoir, charriot, joailler, relai.
Pour d’autres informations :
www.orthographe- recommandee.info