En récompense, d'une très bonne semaine de travail, nous avons lu ensemble quelques petites histoires extraites du livre le fil à retordre de Claude Bourgeyx.
Gros succès dans la classe.
LE FIL À RETORDRE
Gégé-la-flemme se demande pourquoi la maîtresse a dit ce matin qu’il lui donnait du
fil à retordre, vu qu’il ne se rappelle pas lui en avoir jamais donné à tordre et qu’il est
impossible de retordre du fil si on n’en a pas déjà tordu. D’ailleurs il est impossible
qu’il lui en ai donné à tordre, encore moins à retordre, parce que du fil, il n’en a
jamais sur lui. Et s’il en avait, il ne le donnerait pas, il le vendrait. Si encore elle avait
dit : “ Tu me vends du fil à tordre ”C’aurait été différent. Mais tout cela est idiot. A
quoi bon tordre soi-même du fil quand tous les quincailliers en vendent du déjà tordu
et, en plus, barbelé. En admettant qu’elle ait dit : “ Tu me donnes du fil de fer
barbelé à détordre ”, il aurait compris, Gégé-la-flemme. Détordre du fil barbelé se
conçoit mieux que retordre du fil qui ne l’est pas. La vérité, pense Gégé-la-flemme,
c’est que la maîtresse a l’esprit complètement tordu, encore plus que le fil. Et qu’elle
ne compte pas sur lui pour le lui détordre, parce que, si ça se trouve, son esprit, en
plus d’être tordu, il est barbelé. Dans ce cas, faudrait y aller avec des tenailles mais
ce n’est pas possible vu que la maîtresse n’est pas à prendre avec des pincettes et
que lui, de toute façon, il n’est pas outillé.
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